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Le blog de André Trillard

Notre-Dame-des-Landes : Rififi autour des terres vendues à Vinci

Seulement 31 conseillers généraux (sur 59) ont validé la vente des terrains de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Au fil des années, le Département a acquis une partie des terres nécessaires à l'implantation de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Hier mardi, les élus étaient invités à valider la cession des terrains à la société Aéroports du grand Ouest, filiale de Vinci, ainsi qu'à l'État (pour le barreau routier). La transaction porte sur 928 ha, soit 5 millions d'euros.

Mais le conseil général vendait aussi à Vinci 128 ha de réserves foncières, destinées à la réinstallation d'agriculteurs. La semaine dernière, les paysans ont réagi. Des élus aussi, comme Jean-Luc Besnier, conseiller de Nort-sur-Erdre. Celui-ci craint « un détournement de destination » des terres. Même inquiétude du communiste Roger David, pour qui la situation met en évidence des « contradictions » du montage.

Grain de sable

Quand le texte arrive devant l'assemblée départementale, le président socialiste Grosvalet a déjà sorti de la délibération les 128 ha contestés. Par la suite, la négociation passera par la Safer, qui a la confiance du monde agricole. Puis la vente reviendra devant le conseil général. L'élue Françoise Verchère voudrait savoir si la question sera débattue publiquement, ou validée discrètement en commission. « Vous verrez le moment venu », lui répondra, sèchement, le président Philippe Grosvalet.

Dans le panier, il y a aussi 57 ha situés en bordure de zone, mais à l'extérieur. « Rien ne vous oblige à les vendre », attaque Françoise Verchère (Parti de gauche). « Pourquoi vendre des terres situées en dehors de la zone, où est l'intérêt ? » enchaîne le sénateur UMP André Trillard, pourtant favorable à l'aéroport. Le vice-président Hervé Bocher, en charge du dossier, avance une explication (1), jugée incompréhensible par beaucoup.

L'opposition ne vote pas

André Trillard revient à la charge, demande de dissocier cette question du reste du dossier. « Pas possible », répond le président Philippe Grosvalet. Il met aux voix. « Dans ce cas, on ne vote pas », dit-on dans les rangs du groupe d'opposition Démocratie 44. Au final, 39 élus (sur 59) appuient sur le petit bouton du vote électronique. La vente est validée, mais dans la confusion, par (seulement) 31 élus. On compte six non et deux abstentions.

Porte-parole des opposants à l'aéroport, Julien Durand a suivi la journée depuis les rangs du public. « Une fois de plus, on a assisté au grand écart. D'un côté, le conseil général ne cesse de proclamer qu'il veut préserver les terres agricoles ; de l'autre, il cède aux exigences de Vinci », fulmine l'opposant, rappelant que le constructeur a besoin d'hectares. Pour l'aéroport. Mais aussi pour les mesures compensatoires environnementales imposées par le Grenelle 2. Ce sera le dossier chaud des mois à venir.

 

Ouest France

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